Le 1° Mars célébrons les Matronalia… fête très ancienne où Rome fait peau neuve.

Ce jour-là, Les Flamines, les quinze prêtres des plus anciens dieux reçoivent de nouveaux lauriers. Tout comme d’autres bâtiments officiels : la maison du Roi des sacrifices, prêtre de Janus, la maison des Flamines, les vieilles curies, le temple de Vesta.

Là, autour du Foyer Sacré se passe une cérémonie importante : l’allumage du feu nouveau, celui dont la flamme perpétuelle garantissait la pérennité de Rome.

Il fallait que le brasier naisse à ce moment précis de l’année, il ne pouvait provenir d’un autre foyer. Les Vestales le faisait naitre de deux silex entrechoqués ou d’un bois dur qu’on fait tourner sur un tendre (avec de l’amadou)… Comme on faisait naitre le feu depuis les temps immémoriaux.

Voyons ce que nous rapporte Macrobe (Saturnales, I, 12) :

« Telle fut la division de Romulus. Il consacra le premier mois de l'année à son père Mars. L'ordre de primauté de ce mois est prouvé par la dénomination de quintilis, qui est le cinquième depuis mars, et par la dénomination des autres mois qui suivent quintilis, et qui portent la dénomination de leur rang numérique. Le premier jour de ce mois, on allumait le feu nouveau sur les autels de Vesta, afin qu'avec l'année recommençât le soin de le conserver. Au début de ce même mois, on remplaçait les vieilles branches de laurier par de nouvelles, autour de la maison du roi, aux curies, et aux maisons des flamines.

Au commencement de ce même mois, on sacrifiait en public et en particulier à Anna Pérenna, pour obtenir de passer heureusement l'année et d'en voir plusieurs autres.

Dans ce même mois, on payait aux professeurs leurs salaires que l'année expirée avait fait échoir. Les comices s'ouvraient, on affermait les revenus publics, les dames romaines servaient leurs esclaves à table, comme les maîtres faisaient pendant les Saturnales ; les femmes, pour exciter les esclaves par cet honneur, en commençant l'année, à une prompte obéissance ; les hommes, pour les récompenser des services qu'ils avaient déjà rendus précédemment. »

Les matrones adressaient donc leurs prières à Mars mais comme toutes les Kalendes ce jour-là était dédiée également à Junon.

Le 1er Mars, on célébrait Junon Lucina « La lumineuse » : celle qui protège lors de la venue à la lumière : la naissance.

Les matrones parées de couronnes de fleurs montaient au temple de Junon sur l’Esquilin et couronnaient la statue de Junon Lucina de fleurs fraîches.

Varron nous dit que ce temple était situé dans un bois sacré, au pied d’une des collines de l’Esquilin appelée Mont Cipsius.

Elles répétaient la formule rituelle : « Tu nobis lucem, Lucina, dedisti » (Junon Lucina, tu nous as donné la Lumière)

Dans les familles, en privé, on célébrait les femmes, celles qui avaient donné la lumière : les mères de famille.

Tibulle (Elegies III,1,1) nous dit « Voici venue la fête des calendes de Mars Romain, où s'ouvrait l'année pour nos aïeux, et où maintenant circulent de tous côtés par la ville, les cadeaux adressés à leurs destinataires, de rue en rue et de maison en maison. Dites-moi, Piérides, quelle offrande je dois faire à celle qui, fidèle si je dis vrai, infidèle si je me trompe, n'en n'est pas moins ma Néère chérie.

Les vers séduisent les belles, l'or séduit les avares. Puisqu'elle mérite des vers, qu'elle reçoive les miens avec joie ! »

On échangeait aussi des prières, les maris priaient pour leur femme et les épouses pour leur mari.

Donc, que ce Premier Mars, soit un jour de Paix et de Lumière au sein de votre famille…

Bonnes Kalendes de Mars ! Kairé !