L'ARCHEOLOGIE
L’ARCHEOLOGIE : Etude scientifique des civilisations anciennes reposant sur la collecte et l’analyse de leurs traces matérielles.
Je profite du site de notre légion arlésienne « legio VI Victrix » pour faire part, à un large public, de mon expérience de l'archéologie et de la numismatique. Il me semblait nécessaire de lier l'archéologie en tant que science avec l'archéologie expérimentale que nous pratiquons. En effet, les deux ont le même but : mieux comprendre comment vivaient nos ancêtres. L'homme, d'une manière générale, à besoin de connaître son passé. L'archéologie et les connaissances qu'elle apporte rassure les individus et permet, peut-être, d’améliorer leur avenir.
En ce qui me concerne, la passion pour l’histoire antique a commencé à l’âge de 10 ans, lors de ma participation à mes premières fouilles archéologiques menées sur le site de l’Eglise Saint-Blaise, sur le quartier de la Hauture, à Arles. A cette époque, on avait déjà pressenti la présence d’un important monument (cathédrale ?) du Bas-Empire tant les découvertes de blocs architecturaux étaient nombreuses. Ensuite pendant près de dix ans, j’ai pu participer et apprendre l’archéologie sur les plus prestigieux des sites archéologiques d’Arles : L’Eglise de la Major, l’Esplanade des Lices, le parking de la Poste, les Alyscamps, le Cirque romain, le cimetière et la Verrerie de Trinquetaille… Cette dernière fouille reste, d’ailleurs, un souvenir inoubliable avec la mise à jour de magnifiques mosaïques, œuvres présentées aujourd’hui dans les collections du Musée Départementale de l’Arles Antique. Plus tard, en 1991, le Directeur Régional de l’archéologie de l’époque, ayant compris la force des « gens du terrain », m’a fait part de sa confiance en me permettant, pendant plusieurs années, de mener d’importantes fouilles sur les communes de Maillane et de Graveson (entre Arles et Avignon). Ces chantiers ont permis, à de nombreux bénévoles amateurs, de participer à des fouilles archéologiques. C’est une fierté, aujourd’hui, lorsque j’apprends que certains jeunes participants sont allés plus loin dans leur passion et sont devenus Conservateurs ou archéologues professionnels. Ces fouilles m’ont permis de retrouver les origines du village de Maillane, au quartier Saint-André, les origines de Graveson et de Barbentane (l’ancienne mutatio Bellinto) au quartier de la Roque. Aussi, le long de la Via Agrippa, nous avons exhumé un superbe mobilier archéologique et des aménagements liés aux Durançoles et à la fameuse corporation des Utriculaires. Le site de la Roque a révélé des structures défensives du VIe s. avant J.C., mais surtout un lieu de culte important lié à la présence d’une source sacrée confirmée par la découverte d’une trentaine de stèles du tout début de l’âge du Fer. Enfin, les prospections archéologiques aériennes menées aux alentours d’Arles, m’ont permis de répertorier près de 150 sites archéologiques inédits, de compléter la carte archéologique du Service Régional de l’Archéologie et surtout de reconstituer, en partie, le cadastre antique.
C'est dommage que le Conservateur actuel, présent depuis la fin des années 1990 n'ait pas compris l'importance des "amateurs" dans l'archéologie moderne du fait de leurs connaissances du terrain. On veut aujourd'hui, une archéologie de métier, tant pis pour tous les amateurs passionnés et tant pis pour l'archéologie, d'une manière générale.
Philippe FERRANDO
Président de l'association de Prospection archéologique de Provence
Président de l'association Rhônavalis
Vice-Président de l'association Legio VI Victrix